06/04/2017

Une étrange perte d’argent donne le sourire à Dmitry Rybolovlev

Dans son contentieux l'opposant au marchand d’art suisse Yves Bouvier, le milliardaire use de toutes les ficelles. Un collectionneur d’art qui revend à perte sans même essayer de récupérer sa mise de départpeut sembler très curieux. C’est pourtant ce que vient de faire Dmitry Rybolovlev. Le milliardaire russe a enregistré dernièrement de très lourdes pertes sur une vente confiée au bureau de Christie’s à Londres. Sur un lot de cinq tableaux, l’homme d’affaires aurait perdu près de 150 millions de dollars. Dmitry Rybolovlev a encaissé le coup sans sourciller affichant même un troublant sourire au lendemain de cette étrange transaction. Aurait-il perdu la tête ou serait-il, comme le pensent un certain nombre d’observateurs, en train de pousser ses pions sur l’échiquier judiciaire dans le contentieux qui l’oppose au suisse Yves Bouvier? Car, curieusement, c’est sur la revente de tableaux achetés par l’entremise du marchand d’art suisse que le milliardaire enregistre les plus grosses pertes alors que par ailleurs des tableaux des mêmes artistes tels que Gauguin et Picasso se vendent à des prix atteignant des records actuellement. Un tableau de Mark Rothko Rothko, le "Numéro 1" peint en 1949, a été adjugé à 13,1 millions de dollars alors que cette pièce avait été acquise par l’intéressé pour 36 millions de dollars quelques années plus tôt. Du pain bénit pour les avocats de Dmitry Rybolovlev. Jusqu’à présent, rien de solide n’est venu étayer la thèse selon laquelle Yves Bouvier aurait abusé l’homme d’affaires en surévaluant le prix de ventes des tableaux qu’il lui aurait vendu. Le fiasco de vente londonienne ne pouvait pas mieux tomber. Pas sûr pourtant que la justice se laisser duper. Avec une fortune estimée à plus de 7 milliards de dollars Dmitry Rybolovlev n’est pas vraiment dans le besoin. S’il a vendu ce n’est donc pas par souci de renflouer ses caisses pour disposer de liquidités. Et encore moins pour faire d’autres acquisitions. Les banques sont disposées à lui prêter autant qu’il veut. Alors pourquoi vendre à perte sinon pour démontrer qu’il a bien été floué par son ancien marchand d'art. En usant de ficelles aussi grosses, Dmitry Rybolovlev montre son vrai visage, celui d’un manipulateur prêt à tout pour arriver à ses fins. Les cercles de pouvoir monégasques l’ont appris à leurs dépens. Pour faire tomber définitivement le masque et faire enfin éclater la vérité dans l’affaire qui l’oppose au suisse Yves Bouvier, il suffit de chercher la véritable identité des mystérieux acheteurs qui l’ont soulagé de la charge pesante de ces tableaux «surévalués». Le milliardaire pourrait bien, cette fois, être pris la main dans le sac. Ses astuces grossières visant à passer pour la victime de la malhonnêteté des autres ne font plus illusion. Malgré tous ses prétendus déboires, l’homme n’a jamais cessé de s’enrichir. En revanche, ceux qui ont eu l’outrecuidance de lui tenir tête l’ont payé au prix fort. Voilà la seule vérité.

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